Rénovation du plan d’investissement et harmonisation de ses textes réglementaires : En ateliers régionaux de validation de rapports d’études, l’Autorité Bassin du Niger fait peau neuve à Cotonou

Ce lundi 25 novembre 2024 a eu lieu à Cotonou le lancement officiel des travaux de deux ateliers régionaux de validation de rapports d’études : le premier qui se clôtura  sur « la réorganisation du cadre structurel et fonctionnel du mécanisme de mise en œuvre du plan d’Investissement de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN)» prend fin le lendemain 26 novembre 2024 et le deuxième, démarrant dans les fait le 27 novembre jusqu’au 29 du même mois portera, lui, sur « L’élaboration de textes réglementaires harmonisés sur la base de projets de normes de rejets de polluants » dans ce vital espace partagé par le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Tchad et tout naturellement le Bénin. Aussi, l’importance stratégique de cet événement de coopération transfrontalière, qui se tient juste au lendemain immédiat de la 43ième session du Conseil des Ministres de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) dans cette même capitale économique du Bénin, n’a-t-il de commune mesure que le regain d’intérêt volontariste au sommet des neufs pays membres pour la préservation, la promotion des ressources et, tout-court, de toute vie de ce bassin.

D’entrée de jeu et à la suite de l’allocution de bienvenue de M. Allomasso TCHOKPONHOUE, Coordonnateur régional du Projet « Améliorer la GIRE, la gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden – Taoudéni/Tanezrouft (NB-ITTAS) », le Secrétaire Exécutif de l’ABN, Didier Sèyivè ZINSOU, n’a pas manqué de souligner d’emblée l’importance capitale de ces rencontres couplées pour son institution qui, par-là, entame sa mue pour coller à l’air du temps. Tant, il s’agira pour les participants et les experts dédiés présents d’examiner, améliorer et valider les rapports desdites deux études qui, au terme des travaux, devront permettre à l’ABN de faire peau à tout le moins pour ce qui relève des mécanismes de mise en œuvre prospective de son plan d’investissement (1) et de l’harmonisation des instruments juridiques plus appropriés dans la gestion intégrée du bassin du Niger (2). 

De fait, venus massivement de chacun des pays membres de l’ABN ainsi valablement représenté, personne, semble-il, n’avait voulu se faire conter l’événement. 

Ainsi, du Directeur général de l’eau et Point focal national de l’ABN au Bénin, Kolawolé Saïd HOUNKONOU devant pour la circonstance porter en principe la parole ministérielle de Samou SEÏDOU ADAMBI mais qui empêché s’est fait représenter par le Directeur de la prospective, des politiques et stratégies (DPPS) en service au Ministère de l’énergie, de l’eau et des mines (MEEM) BATIA Eleuthère. Et idem, du Représentant du Résident au Bénin du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) comme des coordonnateurs des Structures Focales Nationales des autres pays membres en passant par des cadres du Secrétariat exécutif de l’ABN venus à grand renfort appuyer leur patron et sans oublier, pêle-mêle, la présence du Président de la Coordination Régionale des Usagers et usagères des Ressources Naturelles du bassin du Niger à l’instar de celui du pays-hôte le Bénin ou encore des  consultants-personnes ressources etc. Tous étaient donc volontiers là, avec manifestement un engouement facilement perceptible à ce grand rendez-vous régional. 

Au-delà des motivations générales, des attentes spécifiques !  

Expression tangible du plein engagement et du soutien du Secrétaire exécutif de l’ABN et son équipe « à toute initiative de développement inclusif dans le bassin du Niger », l’offre régionale des deux ateliers de Cotonou reste, faut-il le rappeler, indétachable du cadre opérationnel du projet NB-ITTAS. 

Mis en œuvre, sur financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) à travers le PNUD et le Fonds des Nations unis pour l’environnement par l’ABN aux côtés de l’UNESCO, de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et de l’ONUDI, le projet NB-ITTAS dont l’objectif est de soutenir la Gestion intégré des ressources en eau (GIRE) au profit des communautés et de la résilience des écosystèmes ne nourrit pas d’autre folie que celle de cette grandeur-là ! 

Mais en l’espèce, c’est plus particulièrement dans le cadre de la mise œuvre du Plan d’Action pour le Développement Durable (PADD) de l’ABN qui selon les conférenciers commençait à dater après plusieurs années expérimentales que s’inscrit la messe studieuse des 2 premiers jours. Car, il paraissait déjà, depuis quelques temps, nécessaire de revoir le dispositif de suivi et d’évaluation de ce PADD et de son Plan d’investissement (PI) en vue de proposer et mettre en œuvre des outils plus appropriés, orientés eux vers l’approche axée sur la performance et la Gestion Axée sur les Résultats (GAR).

C’est du moins ce qu’il a paru autant licite que loisible de retenir de prime abord de l’allocution introductive de M. ZINSOU pour qui, justement, « C’est dans ce cadre que l’étude sur la réorganisation du cadre structurel et fonctionnel du mécanisme de mise en œuvre du plan d’Investissement de l’autorité du Bassin du Niger a été conduite ».  

« Quant à la deuxième étude (objet du second atelier des 27 au 29 novembre 2024, ndlr), ces conclusions et orientations seront d’une grande utilité pour nos Etats, pour la nécessaire mutation de leurs législations respectives en vue de faciliter l’implémentation du principe de pollueur-payeur et de ‘’Préleveur-payeur’’, deux principes consacrés par la Charte de l’Eau de l’ABN déjà adopté par le Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements. », s’est ensuite fait plus clair le Secrétaire exécutif de l’BN. 

En l’occurrence pour les parties prenantes de ces ateliers régionaux, il s’agira en l’espèce de se pencher en profondeur et avec lucidité sur cinq rapports se complétant sur e sujet et à savoir : « Traduction du principe pollueur-payeur contenu dans l’article 8 de la charte de l’eau de l’ABN et l’approche d’écotechnologies test en lignes directrices » (i), « Normes de rejet des eaux industrielles complétant l’annexe 1 de la charte de l’eau du bassin » (ii), « Règlementation harmonisée à l’usage des pays pour la réduction de la pollution – décret ou arrêté » (iii), « Élaboration de la stratégie de suivi de la qualité des eaux et de partage des données dans le bassin du Niger » (iv) et « Plan de renforcement des capacités » (v). 

Considérant, pour sa part, « cet atelier régional (double, ndlr) comme une réelle opportunité pour nos différents Etats afin que nous puissions, ensemble, accompagner le Secrétariat Exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger à promouvoir la coopération entre les États membres et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations du bassin par la gestion durable des ressources en eau et des écosystèmes associés conformément à ses textes fondamentaux », le porte-parole pour l’occasion du MEEM Samou SEÏDOU ADAMBI n’y voit lui alors qu’une « …opportunité unique offerte par le projet NB-ITTAS ». 

« Votre présence ici à Cotonou est l’expression de la vitalité de la coopération entre nos pays pour le développement du Bassin du Niger et de notre engagement à redorer le blason de l’Autorité du Bassin du Niger à travers la réorganisation du cadre structurel et fonctionnel du mécanisme de mise en œuvre de son plan d’Investissement pour faire face aux nombreux défis de préservation des ressources du bassin du Niger », s’est alors réjoui BATIA Eleuthère. Et c’était avant de procéder avec, il va sans dire, force exhortation à l’ouverture officielle des travaux durant lesquels, à titre de rappel pédagogique, seront aussi examinés et validés durant ces quatre jours cumulés : le diagnostic structuro-fonctionnel du mécanisme de mise en œuvre et d’analyse des résultats atteints suivi des propositions d’amélioration du plan d’investissement (i), le système de surveillance et d’évaluation du plan d’action pour le développement durable (ii) ou encore le programme de renforcement de capacités des principaux acteurs impliqués dans le suivi évaluation du Plan d’Action pour le Développement Durable et son plan d’investissement proposés par le consultant (iii).

Néanmoins, ici comme là-bas, c’est aux consultants et auteurs des rapports d’études au menu des deux ateliers groupés à Cotonou qu’il reviendra en fin de compte la tâche de recueillir pour les intégrer au texte final applicable les recommandations et résolutions issues d’un tel cadre d’émulation régionale et d’émulation pour la coopération transfrontalière où le bassin du Niger, en première loge, tient le rôle du personnage principal.  

Razack ABDOU

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